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La mort de 27 ouvriers dans une mine d’or a des implications suisses

Par 20 Minutes. Publié 21 mai 2023.

La mine où s’est déroulé un drame il y a deux semaines livre tout son or à une raffinerie à Neuchâtel et est soutenue financièrement par la Confédération.

À l’intérieur de la mine d’or, des ouvriers étaient pris au piège alors qu’une épaisse fumée noire s’échappait des flancs de la montagne. Le lendemain, les autorités en ont sorti 27 cadavres. C’est ce qui s’est passé le 6 mai, dans la mine d’or de Yanaquihua, au Pérou, dans la plus grave catastrophe dans une mine en deux décennies pour le pays. Il apparaît aujourd’hui que la mine en question a des liens très étroits avec la Suisse.

L’entier de l’or qu’elle extrait est vendu à la société Metalor, basée à Neuchâtel. La mine est aussi partenaire de l’association Swiss Better Gold, soutenue financièrement par la Confédération à hauteur de 18 millions de francs jusqu’en 2025 et qui vise à améliorer les conditions sociales et environnementales dans les mines d’extraction. Cela permet de labeliser l’or comme «responsable» lors de sa vente.

Label trop facilement accordé?

«Cet accident est un choc pour nous. Je ne peux pas m’expliquer cette tragédie», déclare le directeur de l’association à la «NZZ am Sonntag», qui indique aussi que la Confédération a présenté ses condoléances aux familles des victimes et au peuple péruvien. Des critiques ont émergé dans les médias péruviens autour de la sécurité dans la mine. À Neuchâtel, Metalor rappelle que la mine détient toutes les autorisations nécessaires et dispose d’un label international qui garantit les conditions de sécurité.

Selon le journal zurichois, la Suisse aurait fait une confiance «aveugle» à ce label, dont le siège est à Londres. Aucune inspection suisse n’a eu lieu sur le site. Une enquête devra déterminer ce qui s’est réellement produit et si des responsabilités sont à tirer dans ce drame. «Beaucoup d’éléments portent à croire que les mesures de contrôle de diligence n’étaient pas suffisantes», dit la Société suisse pour les peuples menacés (SPM) dans un communiqué envoyé dimanche. «L’accident ne peut actuellement pas être expliqué, toute réponse serait spéculative», écrit quant à lui le Secrétariat à l’économie.

«Une fois de plus, cette tragédie montre l’urgence d’avoir, en Suisse aussi, une loi sur la responsabilité des entreprises avec des mécanismes de contrôle indépendants et une transparence complète, qui permettra de prévenir de telles catastrophes», écrit la SPM.

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